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Les arbres aux longs cheveux
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Texte et performance de Gilivanka Kedzior​
Réalisation image et montage par Marion FH Sciuto
Durée : 19 minutes 43
Année : 2025

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Ce film a été réalisé dans le cadre de la résidence de Gilivanka Kedzior à la 9ème Hoorshid Nomadic Artist Residency en Iran
Face à l'impossibilité de se rendre sur place, l'artiste performer fait appel à Marion FH Sciuto, réalisatrice, pour concevoir un objet d'art vidéo : une performance filmée.
Le film est ensuite diffusé dans le cadre d'une exposition collective en Iran à Hoorshid Artist House sous le direction de Farzaneh Soleimani Neisiani.
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Ci dessous, le texte de présentation de leur projet "Peykarak" dans lequel s'inscrit ce travail vidéo :
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" Le projet "Art de la migration" de l'appel hivernal des quatre résidences Safarse of Horshid d'Ispahan, qui se concentre sur la poursuite d'autres voyages migratoires d'Ispahan vers le sud et vers d'autres zones d'Iran et d'autres environnements familiers et inconnus, c'est l'occasion d'expérience ininterrompue et de participation ciblée ; effort pour relire la relation de l'homme avec l'environnement, avec un autre, et avec les racines qui se sont brisées au cœur de l'époque.
Cette présence n'est pas une reconstruction d'un mythe de la migration du Boizhe dans un romantisme d'origine ; mais une rencontre avec le changement. Un mouvement intérieur et extérieur qui nous amène à remettre en question et négocier, pas seulement à produire de l'image ou du sens.

L'artiste dans cet espace, les pas du spectateur, qui fait partie d'une vie commune ; une action qui invite à entendre, voir et comprendre avec le moins d'empreinte, mais la plus sensible.
La migration, aujourd'hui n'est pas seulement un endroit où se déplacer, c'est un changement dans la forme d'être ensemble. Un mouvement qui relie l'expérience vécue, la responsabilité sociale et la capacité d'adaptation.

Ici, l'art, pas la fin du chemin, fait partie du processus ; une opportunité de combler le fossé, d'ouvrir une relation plus humaine et de coexister dans un monde qui reste inouï et ignoré. "

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                                                                         Farzaneh Soleimani Neisiani, commissaire d'exposition de Hoorshid Artist House

La genèse du projet

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Les arbres aux longs cheveux est une œuvre à l'initiative de l'artiste française, Gilivanka Kedzior, qui devait participer à la résidence artistique Hoorshid en Iran, mais n’a pu s’y rendre à cause de restrictions diplomatiques. Malgré son absence physique, elle a participé à distance, échangeant virtuellement avec les artistes sur place dans plusieurs villages iraniens. Ce lien a nourri la création d’une œuvre en France, en résonance avec leurs expériences.

Submergée au départ par un sentiment d’impuissance, l’artiste trouve une direction grâce à sa collaboratrice Marion FH Sciuto, qui lui propose un lieu singulier dans le sud de la France, les dunes rouges de Maraval (Tarn, Occitanie). Là, l’artiste mène une exploration intérieure, à la fois géographique, historique et symbolique. En marchant dans ce paysage étrange, elle interroge ses racines, ses identités multiples et les traditions oubliées de sa région.

Le processus créatif alterne entre souvenirs d’Iran, impressions du paysage français et réflexions personnelles. Il trace des parallèles entre les territoires, les récits, les symboles perdus et les blessures visibles de la terre. Gilivanka Kedzior évoque un voyage immobile mais profondément spirituel, une quête de mémoire et de sens, où les paysages deviennent le théâtre d’une performance intérieure et d’un dialogue entre cultures.

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Accompagnée de la réalisatrice Marion FH Sciuto, collaboratrice de longue date, Gilivanka Kedzior a imaginé une action artistique où le corps, la terre, et la mémoire s’entrelacent. La captation de cette performance vise à restituer non seulement les gestes, les silences, et les présences dans ce paysage rouge et érodé, mais aussi à traduire visuellement la tension entre enracinement et déracinement, entre présence absente et voyage intérieur.

Le film explore la matérialité du lieu, sa boue flamboyante, ses arbres rabougris, ses reliefs sculptés par l’érosion, comme un décor vivant, presque mythologique. L'artiste performer y évolue, porteuse de poids symboliques, dans une lente procession où chaque pas s'imprime dans la terre. Par la captation, la performance devient archive d’un dialogue invisible : celui entre les récits iraniens transmis à distance et cette géographie oubliée du Tarn, où les traditions se sont tues.

Le travail de caméra capte les contrastes, entre les rouges saturés du sol et les verts acides des végétaux, entre l’immobilité de la roche et le mouvement du corps, pour faire émerger une narration poétique et ouverte. La vidéo ne se contente pas de documenter une action : elle devient œuvre à part entière, médium de passage entre deux mondes, deux paysages, deux mémoires.

En s’appuyant sur des choix esthétiques sensibles (lenteur, plans fixes ou en glissement, attention aux sons naturels et aux textures), la captation donne à voir une performance méditative, où la caméra est témoin mais aussi actrice, révélant les traces, les tensions, et les silences d’un lieu habité temporairement par le geste artistique.

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