
Solitude silencieuse
Roche éclatée
Etoiles qui filent
Scintillent sans
Rien dire
Douce absence
Image latente
La proximité
Comme refuge
Les vers de terre
Creusent toute
Leur vie pour
Trouver le répits
Enveloppées sous ta couche
Terrestre, Je sens
Enfin venir
...
portrait réalisé par Yves Barat
Mon travail explore le territoire émotionnel du corps et son lien à la matière. À travers une approche sensorielle, je questionne la place de l’humain dans le vivant : son éloignement du monde naturel, sa perte de contact avec les éléments, mais aussi le désir profond de réconciliation.
Je cherche à ré-inscrire l’humain dans le paysage, non comme spectateur ou exploitant, mais comme partie prenante. Mon regard est celui d’un être en décalage avec la modernité, mais en quête de reconnexion avec la terre, la pierre, le sol, la lumière, le souffle. Chaque œuvre devient un espace de résonance entre mon intériorité et les formes de vie qui m’entourent.
Je m’interroge sur les ressemblances entre l’Homme et la Nature : leurs textures, leurs rythmes, leur capacité de transformation. Ce mimétisme est au cœur de mes créations, jusqu’à une forme de fusion entre corps et environnement (Bois Blessé, ATARAKSIA, Fragments).
Mes médiums sont pluriels : vidéo, photographie, danse, gestuelle, dessin. Ils dialoguent entre eux selon les projets, au service d’une écriture sensible et intuitive.
La danse et la gestuelle incarnent physiquement mes réflexions : le mouvement devient un langage pour exprimer l’empathie avec les dîtes ressources du type minéral, végétal, et l’invisible état émotionnel intérieur de l’être. La caméra (qu’il s’agisse d’un appareil reflex ou d’un smartphone) capte ces instants avec une attention égale. Pour moi, l’outil technique ne fait pas l’œuvre; c’est le regard, le geste, l’intention, qui lui donnent sens.
Le dessin, quant à lui, est une étape fondamentale de ma pratique. Il me permet de penser l’espace, d’anticiper les formes, de ressentir avant même de filmer ou de danser. C’est le premier contact avec la matière à venir. Je pense souvent mes projets par des croquis, des storyboards. Le dessin prends une place d’engagement physique dans des œuvres dématérialisées. C’est aussi un geste primitif créateur, un appel à retrouver son instinct. Par exemple, Like a Stone s’inspire du phénomène de paréidolie pour révéler des formes humaines dans la pierre et ainsi nous replacer dans une sorte de relation indivisible.
Mon travail s’inscrit dans une réflexion inspirée par la pensée de Baptiste Morizot, notamment sur le vivant comme sujet à part entière. Je questionne la manière dont nos sociétés exploitent les ressources naturelles sans considération sur le déséquilibre de leur environnement.
À travers une écriture poétique et plastique, je cherche à redonner une visibilité à ces matériaux, non comme « ressources » mais comme alliés, êtres, matières vivantes. Mon projet Ataraksia, par exemple, met en scène un rapport charnel et intuitif à la roche : un geste de contact, de tendresse, presque rituel.
Mes réalisations prennent la forme de courts-métrages (fiction, documentaire, expérimental), de séries photographiques, et parfois d’installations. À chaque fois, je tente d’ouvrir une brèche: un espace où l’on puisse sentir, plutôt que comprendre; contempler, plutôt que nommer.
LA BACK STORY
Marion Sciuto étudie la photographie au lycée, son amour pour l'image lui vient de la scène rock durant son adolescence dans les années 2000. Elle obtient un Bac Pro en Photographie à Clermont Ferrand et s'engage dans un BTS audiovisuel au Puy en Velay pour étendre ses compétences dans le but de filmer des concerts. Puis la fièvre des études l'empare, elle réussit le concours d'entrée de l'école de cinéma l'ENSAV à Toulouse, où elle peut expérimenter l'image audiovisuel sous toutes ses formes. Elle valide son Master Cinéma option Image avec sa première vidéo danse “Dagmar, célèbre le jour” tourné dans le studio de l’ENSAV et termine ses études en 2017. Originaire du pays des volcans, elle s’attache au paysage pyrénéen qui l’inspire dans la plupart de ses projets artistiques. Ainsi elle s'installe à Toulouse durablement.
Elle occupe le poste de Directrice de la Photographie sur les films “Dormita” et “les Roses de Damas” du réalisateur de film d'animation traditionnel, Gabriel Gonzalez. Puis, en tant que régisseuse vidéo/lumière, elle collabore avec la metteuse en scène Flavie Chauvin de la Cie En Cours de Route sur son spectacle "Couture(s)". Elle est aussi regard extérieur sur les créations de la Cie Cristalball de la metteuse en scène Christelle Guilet. Marion Sciuto réalise un film documentaire pour la metteuse en scène Michelle Dhallu de Carré Blanc Cie, pour leur prochain spectacle “Equilibre” questionnant le genre à travers 8 portraits vidéo de femmes et d’homme du secteur artistique.
En 2016 elle intègre l’Association Amalgam, avec qui elle effectue des projets photo et réalise des courts-métrages dont les résultats sont “SOIS UN HOMME” en 2016, “SOUS PRESSION” en 2019 et “AlgoRYTHME ma vie” en 2023. En 2018, elle intègre le collectif de réalisateur La Trame, favorisant l'expérimentation de nouveau format vidéo, accès documentaire, où la dimension de la transmission et de la médiation prend une part importante dans son travail. Elle questionne les jeunes sur leur relation au corps et à l’espace à travers des dispositifs d’ateliers d’éducation aux images. Ces courts-métrages s'exporte en congrès avec l'association Amalgam où elle présente le projet de film durant le congrès de l'ANDEV sur le thème de l'égalité Femme-Homme à Evian en décembre 2022. En 2023, elle réalise son premier court-métrage ATARAKSIA qu'elle filme dans une grotte avec l'artiste performeur Gilivanka Kedzior puis monte une exposition en collaboration avec le dessinateur Val Zimmerman. Son travail poursuit des chemins de festival. Elle est cheffe opératrice sur le documentaire Les musiques de nos vies, au côté de la réalisatrice Marion Colson, une coproduction La Trame et ADDA81. En 2024 elle monte un partenariat entre le Centre de Détention de Muret et la collectif La Trame afin d'accompagner les détenus dans la création de programmes télévisuels. En 2025, Marion FH Sciuto, s'installe en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle collabore à nouveau avec Gilivanka Kedzior pour réaliser le film Les arbres aux longs cheveux, un échos entre France et Iran.
Son travail artistique est une ressource pour des ateliers de création collective avec des publics sensibles. Marion FH Sciuto porte des valeurs de briser le désert culturel en province et d'inspirer aux gens le désir de créer avec les outils à leur disposition, en particulier leur téléphone portable :